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Le MONDE imaginaire de NANOUK

Enfin un début d'hypothèse... Après des années de symptômes!

19 Septembre 2013 , Rédigé par Nanouk Publié dans #My TDAH

Tout à commencer lors que j'attendais un heureux événement, ou plutôt un besoin d'explications est arrivé car aussi loin que je me souvienne, le problème était déjà là.
Voilà donc qu'une nuit de mai de l'an 4, je suis persuadée qu'il y a quelqu'un dans la maison. Je dis bien "persuadée" car il n'y a personne. Mon compagnon me rassure et me dit de me rendormir, il a l'habitude de mes délires nocturnes. Pourtant cette fois, il y a quelque chose de différent! Si habituellement cela reste dans le cadre de la nuit, maintenant, je reste persuadée que cela est réellement arrivé au lever du jour. Je n'arrive plus à faire la part des choses entre ce qui arrive et ce qui est le domaine du rêve. Le phénomène arrivera deux à trois fois au cours de ma grossesse, cela sera mis sur le compte de la fatigue d'un bébé trop remuant. Quelques fois après la grossesse, des rêves de peurs sont venus envahir mes nuits, celle de s'endormir avec le bébé dans les bras, de mal faire ou d'avoir un accident, mais je dirais que ceux-là, j'ai grandi avec.
Seulement cela n'en restera pas là! Un an après avoir accouché, c'est le jour que je n'arrive plus à déterminer le réel du rêve. Je ne sais plus dormir sans avoir un "délire nocturne", c'est comme cela que j'appellerai les rêves et illusions de la nuit dont je suis persuadée que c'est du réel alors que je sais pertinemment bien que c'est irréel. La nuit tout me paraît réel et le jour tout est irréel comme dans un rêve éveillé. Tout tourne à l'envers! Aujourd'hui, j'ai une vie, une famille, il est temps de savoir pourquoi?
Sous les conseils de mon médecin qui me promets que je ne suis pas folle, juste peut-être un peu fatiguée et un lourd bagage à porter, je suis allée voir un neuropsychiatre.
Nous sommes en novembre de l'an 5, j'ai rendez-vous avec "NeuroDoc" (nous appellerons ainsi le neuropsychiatre) à l'hôpital T de la région où je vis. Sa consultation se situe au niveau -1, je prends dont l'ascenseur pour arriver dans un endroit qui ressemble plus au sous-sol d'un hôpital qu'à un couloir d'accès aux visites. Je suis rentrée dans l'allée qui indiçait le chemin à suivre. J'avais déjà l'impression de devenir folle avant de venir mais en descendant dans ce long couloir qui s'assombrir au fil de mes pas, je me demande si je ne suis pas en train de me jeter dans l'antre du démon. J'arrive dans la salle d'attente, j'attends, j'attends, un quart d'heure, une demi-heure, une heure, j'avais rendez-vous à 14h30, il est presque 16h, lorsque je suis appelée à entrer. NeuroDoc me serre la main en me faisant entrer, il me fait signe de m'asseoir et me demande ce qui m'amène.
Je lui ai donc expliqué le pourquoi de ma visite, mes délires nocturnes, mes pilotages automatiques de la journée. Une chose en entrainant une autre, on parle de tout, de rien pour en arriver à la conclusion au bout d'une bonne heure de discussion, que mon cerveau est trop fatigué pour faire la part des choses du réel à l'irréel. La solution est médicamenteuse. Je ne suis donc pas folle! Je suis sortie de là soulagée c'est vrai. Pourtant j'avais l'impression que ce n'était pas vraiment une conclusion mais plutôt un début de quelques choses.
Les médicaments amplifient l'effet de rêves éveillés, je suis de plus en plus souvent en pilotage automatique, je fais mes journées comme un robot qui exécute sans avoir conscience de ce qui se passe. Je voudrais dormir mais rien y fait mes rêves sont de plus en plus réel, je sais pourtant que cela ne l'est pas. Seulement, je suis convaincue de c'est arrivé. Je deviens folle, j'ai peur d'aller dormir. Je suis fatiguée la journée, je ne sais pas dormir la nuit. J'ai des migraines atroces, je n'ai plus d'appétit. J'ai si peur, je me sens si seule face à tout cela. Comme autre fois, je fais semblant d'aller bien, je me cache derrière un sourire forcé, je dis que tout va bien mais rien ne va, je le sais, je le sens. Je ne veux pas faire marche arrière, redevenir cette fille si sombre qui fait semblant de vivre en essayant de survivre. Je ne peux pas, je ne le veux pas, pour eux, pour moi. Il est temps de revoir NeuroDoc.
On est en juin de l'an 6, j'ai rendez-vous avec NeuroDoc, toujours ce même couloir de l'hôpital T, toujours cette même impression mais des mois de sommeil en moins derrière moi. J'ai peur de ce qu'il pourrait me dire. Seulement, ici, je me fais plus semblant, je sais déjà que mon cœur va saigner, il est peur être temps pour lui de se vider. J'ai grandi trop vite et aujourd'hui, je suis là à attendre avec une peur d'enfant. Cette fois, je n'attendrais pas longtemps. Il me demande comment je vais, la question est lourde, je vais mal, j'en ai conscience. Je suis fatiguée, je n'ai plus de force, les derniers mois ont été très éprouvant, les choses ne sont pas facile, ma vie, les leurs, trois vies à gérer en plus de la mienne. Les pilotages automatiques, les délires nocturnes, le manque d'appétit, la peur de dormir, le deuxième monde qui se réinstalle, le manque d'inspiration pour écrire, le trop plein de choses qui défilent dans ma tête, sont mon lot au quotidien. Alors on parle de tout, de rien, il met le doigt sur certaines choses et me pose des questions pour vérifier ses hypothèses.
- Est-ce que je suis quelqu'un de créatif; travaux manuels, écriture, dessin,…? Oui bien sûr, ça a toujours été moi, trop créative et pas vraiment de moyen de m'exprimer. J'ai toujours écrit quand tout allait mal et aujourd'hui, je ne sais plus aligner deux mots, qu'est ce qui m'arrive. Ma seule manière d'évacuer s'est effacé.
- Est-ce que j'étais bonne élève à l'école? Oui bien sûr, j'ai fini mes études avec mention spéciale, j'ai toujours eu mes 90 pourcents, je me suis souvent ennuyée pendant les cours.
- Est-ce que je suis souvent dans la lune mais en train de faire autre chose? Oui bien sûr j'ai vécu souvent dans un autre monde, mais j'ai toujours malgré tout su suivre les cours même si souvent je faisais autre chose.
C'est alors qu'il m'a exposé sa théorie encore à vérifier mais cela pourrait être un bon début d'explication. J'aurai la version positive d'un trouble que l'on remarque plus facilement quand c'est la version négative chez les enfants. Sauf que si on remarque la seconde, on peut la soigner, la première, elle ne se remarque pas et donc ne se soigne pas enfant. Alors à l'âge adulte, cela pose problème. C'est le cerveau qui tourne trop vite et qui par conséquent se fatigue plus vite. Il m'explique, me propose un travail à faire pour confirmer, infirmer et avancer vers une solution, pour avoir des sujets de discussions pour ma prochaine visite. Il est confiant, il me rassure, je ne suis pas folle, juste différente. La solution est un travail sur moi-même et de longues discussions. J'ai toujours eu trop conscience de ce qui se passe et voulu agir seule, aujourd'hui, il est temps que j'accepte de l'aide. Il me propose malgré tout un petit traitement médicamenteux pour remédier au manque de sommeil et aux troubles de perception.
Je suis sortie de là soulagée, je sais cette fois que c'est le début d'un long et dure chemin pourtant je me sens prête de prendre les armes. J'ai un début d'explication d'années de doutes, de peurs et d'incompréhension.
Voilà que l'hypothèse est lancée: TDHA
Voici mon histoire au travers d'une hypothèse.
Enfin un début d'hypothèse... Après des années de symptômes!
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